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Programmes d'expérimentation

Sys’NOIX

Systèmes inNOvants pour la diminution des Intrants en verger nucicole : eXpérimentation et évaluation

Date de début : 01/01/2018

Durée : 72 mois

Objectifs du projet

  • Définir des systèmes permettant de réduire de 50 à 100% les IFT (Indicateurs de Fréquence de Traitements phytosanitaires)

Résumé

Le projet Sys’NOIX a pour vocation l’expérimentation et l’évaluation agronomique, économique et environnementale de deux systèmes en vergers de noyers : l’objectif est de réduire de plus de 50% les IFT tout en assurant la pérennité des systèmes testés. Ce projet est né de la volonté d’appuyer le réseau DEPHY FERME Noix et plus généralement la profession nucicole sur ses changements de pratiques.

Résultats

Les résultats 2019 ont montré un impact négatif des aménagements (mise en place du dispositif filet anti-insecte/bâche antipluie, couronnement d’un arbre sur 4…) effectués sur la partie Sys’Noix en début de saison sur l’abondance et la diversité des populations d’arthropodes au sol sur les deux sites Franquette et Lara les deux premiers mois d’étude (Avril et Mai). En juin, cet écart n’existait plus, indiquant un rétablissement des populations.

Les premières conclusions des résultats 2020 confirment un équilibre retrouvé en mai sur la partie Sys’Noix où l’abondance et la diversité en arthropodes mesurée est similaire à la partie Producteur sur les deux variétés de noyers. Les espèces de carabes dominantes capturées sont très différentes entre la partie Producteur et Sys’Noix et d’un site à l’autre. Une étude approfondie des exigences de chacune de ces espèces permettrait d’évaluer leur potentiel régulateur des ravageurs et l’impact des pratiques culturales sur la biodiversité. En juin, le nombre d’arthropodes capturés a chuté drastiquement sur Lara Sys’Noix avec 4 fois moins de carabes par rapport à Lara Producteur. Cette chute est certainement la conséquence du broyage effectuée sur Lara Sys’Noix une semaine avant la pose des pièges alors que la partie producteur a été fauchée. Cette différence pourrait aussi s’expliquer par la descente des filets anti-insecte sur chaque rang après le premier relevé qui pourrait bloquer la circulation des insectes. Cependant cet effet n’était pas visible en 2019.

Sur le site Lara, de forts effectifs de Silphidae, coléoptères nécrophages, ont été recensés mais ils sont presque absents sur le site Franquette. Le fumier de bovin et le lisier de porc apportés sur le site Lara ont pu davantage favoriser le développement de ces insectes que le mélange de fumier de volaille déshydraté et guano sur le site Franquette.

Les résultats 2021 confirment que l’équilibre écosystémique des parcelles est bel et bien revenu et que l’impact, à première vue peu favorable, lié à la mise en place des aménagements agro-écologiques sur le site Lara n’a duré que quelques mois. Ces résultats laissent supposer que le broyage a bien un effet sur le nombre d’arthropodes dans les parcelles. Toutefois, cette baisse engendrée ne dure qu’un mois puis l’équilibre est restauré. C’est ce qu’il s’est passé en mai sur le site Franquette partie Producteur où le nombre d’arthropodes était faible ; alors qu’en juin il y en avait plus que dans la partie Sys’Noix. 

Globalement sur le site de Lara, le nombre d’arthropodes est en augmentation depuis 2019. Cependant en 2021, la partie Sys’Noix en a recensé moins. Ces résultats pourraient laisser penser que les filets réduisent la mobilité des insectes, comme soupçonné l’année dernière. Néanmoins, le nombre de carabes (auxiliaires de culture) tend à être supérieur au sein de la  parcelle Sys’Noix en 2021 comparé à celle du producteur pour le site Lara.

Il semblerait qu’un couvert végétal diversifié et riche favoriserait l’activité de plusieurs groupes d’arthropodes, comme les carabes et les araignées. En augmentant la biodiversité intra-parcellaire, la résilience de cet écosystème pourrait être accrue, permettant ainsi de mieux résister aux pressions sanitaires.

La région Auvergne-Rhône-Alpes est la seule région de production à travailler sur ce thème, ce qui empêche tout recoupement d’informations. Toutefois la collaboration avec l’INRAe (via Jean-Marc Audergon) est de plus en plus étroite. L’INRAe travaille sur la recherche de marqueurs moléculaires de tolérance au chancre bactérien. Nous allons intensifier ces échanges avec le projet Pepit SACHA (2022-2024) dans le but d’accélérer ce travail, qui pourrait permettre à terme de se passer d’essais aux champs et d’avoir une réponse beaucoup plus rapide sur la sensibilité des variétés au chancre bactérien.

Au niveau des difficultés rencontrées, les précédents projets nous avaient montré la nécessité d’augmenter le nombre de répétitions (la maladie ayant un caractère aléatoire). La précarité des conditions d’essais, liée à la bonne volonté des producteurs mettant à disposition une de leurs parcelles, a également été mise en évidence durant ce projet (rétractation du nuciculteur mettant à disposition sa parcelle pour l’un des essais sur noyer). De plus, la mise en place d’essais directement chez les producteurs montre également ses limites en raison de la difficulté à maitriser les interventions sur les différentes modalités. Par ailleurs, la durée de financement des projets est trop faible pour mettre en évidence des résultats tangibles et robustes. En effet, sur arbres fruitiers, le temps de mise à fruit étant supérieur à 5 ans, et le temps d’obtention de nouvelles variétés étant de l’ordre de 15 à 20 ans, il est extrêmement difficile d’établir des données fiables en 3 ans d’études sur un sujet. Les communications et valorisations auprès des producteurs ne peuvent être complètes sur une telle durée de projet.

En outre, le regroupement d’espèces au sein d’un même projet peut devenir contre-productif et inapproprié pour ce type de thématiques spécifiques (bio-agresseur/espèce), et ne permet pas de travailler sur toutes les solutions appropriées.

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