Champignon
Champignons pathogènes
Depuis quelques années on constate une recrudescence de pourritures sur fruits et de nécroses de rameaux fructifères. Au niveau de ces symptômes, on trouve une diversité fongique parmi laquelle 5 genres principaux : Neofusicoccum, Botryosphaeria, Colletotrichum, Diaporthe, Fusarium.
Programmes d'expérimentation en cours
Communautés fongiques
Des travaux ont été menés afin d’améliorer les connaissances sur la flore fongique des bourgeons dormants, mais aussi des fruits et rameaux de noyer atteints de pourriture. L'objectif était de déterminer les espèces de champignons présentes, particulièrement les pathogènes. Cela permet ensuite d’étudier leur virulence, leur biologie et de réaliser les tests de sensibilité aux méthodes de lutte sur les espèces les plus pertinentes.
Flore fongique des bourgeons dormants
L’analyse de la communauté fongique présente sur les bourgeons dormants de noyers, a permis de valider la présence ou non d’agents pathogènes reconnus comme Colletotrichum, les Botryosphaeriaceae, Fusarium...
Flore fongique associées aux nécroses sur fruits et rameaux
L’analyse des communautés fongiques associées aux symptômes de pourriture sur plusieurs années permet d’identifier les espèces pathogènes en présence, l’évolution de leur incidence dans le temps et dans l’espace.
Six espèces pathogènes sont majoritairement retrouvées : Neofusicoccum parvum, Botryosphaeria dothidea, Diaporthe eres, Colletotrichum godetiae, Fusarium juglandicola
Etude du pouvoir pathogène des champignons
L’étude du pouvoir pathogène (capacité à provoquer des symptômes) des champignons isolés à partir de bourgeons, de fruits et de rameaux nous permet de d’identifier lesquels sont capables d’infliger de lourdes pertes.
En 2013, ces essais sur fruits ont permis de porter les efforts de recherche sur Colletotrichum. Avec le changement climatique et les récentes études, de nouveaux tests de pathogénicité permettent de caractériser d’autres espèces pathogènes sur fruits et rameaux : Botryosphaeriaceae, Diaporthe, Fusarium et Colletotrichum.

Test de pathogénicité sur rameaux ©Senura
Suivis épidémiologiques
Acquérir une connaissance détaillée des cycles biologiques des champignons et des fenêtres de sensibilité du noyer est essentiel afin de lever les verrous techniques au développement de solutions de gestio.
Détermination du timing des infections et existence d’infections latentes
L’explosion des symptômes de noix noires a lieu seulement à partir de mi-juillet. Grâce à ces prélèvements successifs de fruits en verger tout au long de la saison végétative, l’objectif est de déterminer à partir de quel stade les champignons contaminent les fruits et s’il existe une période d’incubation durant laquelle l’infection n’exprime aucun symptôme.
Evaluation des stades de sensibilité du noyer
Une étude complémentaire à la détermination du timing des infections, vise à identifier une fenêtre de sensibilité du noyer pour les contaminations fongiques, selon les stades phénologiques et de développement du fruit. Pour ce faire, des inoculations séquentielles sont réalisées.
Dynamique d’émissions de spores
Les champignons se conservent notamment pendant l’hiver dans les fruits infectés, restant au sol ou sur l’arbre ou dans les rameaux infectés. Ces sources d’inoculum émettent des spores, qui pourront contaminer de nouveaux organes. Des pièges à spores sont mis en place pour déterminer les périodes d’émission de spores en fonction des aléas climatiques.

Piégeage de spores en verger ©Senura
Méthodes de lutte
L’objectif est d’apporter des solutions de lutte efficaces et durables pour la profession, que ce soit en lutte chimique ou alternative. Des tests d’efficacité de solutions chimiques et/ou alternatives sont réalisés sur fruits, rameaux détachés et au terrain.
Evaluation de solutions au laboratoire
Il s’agit d’évaluer sur fruits ou rameaux détachés des solutions de lutte contre les différents champignons pathogènes ciblés. Ces éléments permettent de sélectionner les candidats les plus prometteurs pour des essais au verger.
Évaluation de fongicides, de positionnements et de stratégies de lutte au terrain
L’évaluation de solutions de lutte a pour but de déterminer l’efficacité de différents produits. La plupart de ces substances ont d’abord été testées au laboratoire. Il s’agit dans un premier temps de se confronter au terrain (micro parcelles), puis de les évaluer en vue de leur homologation (grandes parcelles).
Des essais de positionnement peuvent également être menés. A terme, des essais de stratégie seront réalisés pour un transfert aux filières.