Itinéraire technique
Les conceptions de conduite du noyer ont beaucoup évolué récemment, avec l’arrivée de matériel végétal nouveau mais également du fait de l’intensification et la rationalisation de la culture.
L'itinéraire cultural en verger de noyer
Comment produire ?
Système de conduite
L’évolution des systèmes de conduite vers un mode de production plus intensif demande une grande technicité et une rationalisation des interventions.
L’adaptation des modes de conduite type haie fruitière ou arcure permet d’optimiser le potentiel des variétés plantées en haute densité. La restructuration (suppression progressive d’un arbre sur deux), contribue au maintien de la qualité des fruits avec une compensation progressive des pertes de rendement.
Taille
Avec le développement végétatif des arbres, la concurrence pour la lumière augmente, entrainant le dégarnissement des branches basses et l’arrêt de croissance. Sans intervention, la qualité et le rendement seront affectés.
Les différents types de taille devront être adaptés aux variétés et au système de conduite utilisé. Le gobelet classique ou le gobelet-axe seront plus particulièrement proposés pour les variétés traditionnelles. L’axe vertical libre ou l’axe structuré convient davantage aux variétés à fructifications sur brindilles latérales
Irrigation
Les besoins en eau varient en fonction des stades phénologiques. Selon la période, le stress hydrique agira sur le calibre des fruits, la croissance végétative, la qualité des cerneaux ou la formation des bourgeons fructifères avec une incidence sur la production de l’année suivante.
La conduite de l’irrigation dépend des conditions édaphiques et des variétés utilisées. Un bilan hydrique ou une tensiométrie permettront d’évaluer les besoins en eau
Fertilisation/amendement, alimentation
Pour connaitre les besoins du noyer en éléments minéraux, différents outils de diagnostic sont à la disposition des nuciculteurs : le profil cultural, l’analyse de sol ou encore le diagnostic foliaire. En référence aux données théoriques et en fonction des conditions de sol et de la végétation, ils permettent de raisonner l’apport d’engrais.
Une bonne préparation avant plantation permet d’optimiser la gestion de la fertilisation.
Entretien du sol
Le sol nu travaillé ou désherbé chimiquement permet, en verger non irrigué de limiter la concurrence avec les adventices mais augmente le tassement des sols et réduit la pénétration de l’eau. Il favorise également les phénomènes de chlorose ferrique et augmente les risques d’accumulation de résidus dans le sol.
L’enherbement intégral ou partiel favorise l’enracinement et maintient la structure du sol. Il permet également l’augmentation de la teneur en matière organique issue de la décomposition de l’herbe broyée, et diminue l’effet de la chlorose ferrique.
Protection
L’intensification des vergers s’accompagne du développement et de l’émergence de nouveaux ravageurs pour lesquels diverses solutions doivent être mises en œuvre. Pour limiter l’impact environnemental, des méthodes préventives ou biologiques sont de plus en plus privilégiées.
Diverses études sont menées par la SENuRA pour apporter des solutions durables à la protection du verger.
Foire aux questions
et les liens vers nos fiches techniques détaillées.
Le noyer doit être planté dans un sol profond, avec un PH entre 6 et 7.5 (ni trop calcaire : risque de chlorose, ni trop acide : développement de bactériose). Selon les variétés, les distances de plantation devront être adaptées (10 m pour les variétés traditionnelles, 6m pour des variétés plus productives mais moins vigoureuses type Lara).
La taille formation est la même quelle que soit la variété (axe structuré).
La protection du verger suit un calendrier en fonction des stades phénologiques et des cycles biologiques des ravageurs et pathogènes. Certains modèles permettent de raisonner les interventions (Anthracnose, Carpocapse, Mouche).
Le cahier des charges de l’AOP Noix de Grenoble prévoit une distance de plantation minimum de 10 x 10 m (Franquette). La tendance actuelle, avec le développement de variétés plus productives mais moins vigoureuses, est à l’intensification des vergers avec des densités pouvant aller jusqu’à 4x6 m (Feradam).
Attention : la plantation en haute densité entraine rapidement la fermeture du verger avec un risque de dépérissement et de perte de rendement. La gestion du vieillissement du verger doit être anticipée (suppression d’un arbre sur deux ou taille sévère).
L’enherbement permanent peut être mis en place dès la plantation. Il est préférable toutefois de réaliser un travail du sol les premières années.
Pour une couverture optimale, semez des graminées traçantes type fétuque, pâturin, ou raygrass.
Les couverts végétaux utilisés en complément peuvent également améliorer la structure et la vie du sol.
Le couvert végétal doit être mis en place à l’automne avec des espèces non gélives et/ou à levée printanière. Il doit contenir au minimum une graminée (souvent orge, seigle ou triticale), et une légumineuse (Trèfle, vesce ou fèverole). L’association de plantes à système racinaire profond favorise la décompaction du sol.
L’entretien du rang se fait généralement chimiquement mais l’évolution des pratiques et l’adaptation du matériel tend vers une réduction de l’utilisation des produits en faveur du désherbage mécanique. La réévaluation l’emploi du glyphosate accélère la recherche de solutions de substitution soit par l’adoption des nouvelles spécialités commerciales soit par le changement de système de conduite.
Les besoins en eau varient en fonction des stades phénologiques du noyer. Une situation de stress (déficit, excès) peut compromettre le rendement. Un bilan hydrique (RFU et ETP) ou une mesure tensiométriques (sonde) facilitent la prise de décision pour le déclenchement l’irrigation. Plusieurs systèmes peuvent être mis en place : aspersion goutte à goutte enterré, ou micro-jet ; à raisonner selon le type de sol, le réseau d’irrigation, le matériel utilisé pour l’entretien du verger et la capacité d’investissement.
Le pilotage de l’irrigation, grâce aux outil d’aide à la décision (sondes), permet de mieux gérer les ressources en eau.
De la 1ere à la 5e feuille, sélectionnez les charpentières (4 départs à 20 cm d‘intervalle à partir de 1 m de hauteur) et préservez l’axe principal (taille de formation).
Puis tous les 3 à 5 ans (taille d’entretien), supprimez les bois morts, les branches basses et les branches internes afin de renouveler les rameaux fructifères et améliorer l’ensoleillement. Cette opération peut se pratiquer manuellement (tronçonneuse) ou mécaniquement (au lamier) dans le cas de conduite en haie fruitière (réservée aux variétés productives).
Les eaux de lavage et d’écalage des noix contiennent des phénols qui peuvent provoquer des risques d’asphyxie pour le milieu récepteur et un rejet potentiellement acide. Des systèmes de prétraitement : (filtration, décantation) et de traitement (épandage, phytoépuration, bassin ouverts aérés) peuvent être mis en place, avec pour certains, un rendement épuratoire atteignant 83%.
Pour réduire les problèmes de gestion des eaux de lavage, il est conseillé de limiter au maximum l’écalage, c’est-à-dire de récolter des fruits à maturité (brou fissuré). Il est également possible de recycler une partie de l’eau de lavage sur la chaine.
Pour que les noix conservent leurs qualités, il est impératif de réduire au maximum le délai entre la récolte et le séchage. Dans un séchoir, le débit d’air doit être suffisant (1300 à 1500 m3/h/m²) et la pression moyenne de 30mm de colonne d’eau pour 1 m de hauteur de noix. L’hygrométrie ne doit pas dépasser 40% pour une température moyenne de séchage inférieure à 35°C. Pour vérifier l’efficience de la ventilation des séchoirs, une méthode empirique consiste à mettre une feuille de journal sur les noix, celle-ci doit se soulever légèrement.
La norme européenne pour la commercialisation des noix en coque est à 12% d’humidité. Au-dessus, la conservation n’est pas garantie, en dessous (<10%) les noix destinées à l’énoisage sont fragilisées. Pour faciliter la gestion du séchage, il existe un testeur d’humidité (SPAREX) qui permet de contrôler le taux d’humidité des noix en cours de séchage.
Gestion du séchage des noix
Sys’Noix en replay
Galerie de photos du Symposium Noix et Noix de Pecan
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