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Programmes d'expérimentation

dRastic

Construire un guide de taille pour les producteurs à partir d'une synthèse d'essais en station et d'expérience producteur

Date de début : 01/01/2019

Durée : 36 mois

Objectifs du projet

  • Mettre en place des règles de décision pour la gestion de la conduite (plantation, taille) des vergers de fruits à coques (noyers et châtaigniers)

  • Acquérir les connaissances nécessaires à la formalisation de ces règles à partir d’essais terrains et valoriser des résultats acquis antérieurement

  • Augmenter l’efficience des entreprises de la filière dans un contexte de forte compétition européenne en adaptant les itinéraires techniques

Résumé

Les surfaces de verger de noyers ont augmenté de 26 % entre 2000 et 2014. Ce développement important en fait, dès 2007, le 2ème verger français en superficie, derrière le pommier. Cette tendance s’explique par un contexte favorable pour le marché nucicole : une demande mondiale qui ne cesse d’augmenter (Asie) et un prix moyen de la noix élevé. La France est le premier producteur européen avec un volume de 40 000 t pour 20 000 ha. Elle exporte 80 % de sa production en coque, principalement à destination du marché européen, notamment grâce à la qualité de son produit.

Cependant, à l’échelle mondiale, la concurrence très forte des USA avec une production avoisinant les 700 000 t, pourrait menacer le contexte favorable actuel.

Le défi des prochaines années sera de maintenir la compétitivité de la noix française par rapport aux autres pays producteurs, tout en répondant aux demandes sociétales nouvelles.

Le contexte est différent pour la filière châtaigne. Depuis plusieurs décennies, la production nationale de châtaignes baisse inexorablement passant de 80 000 t en 1965 à 8000 t actuellement. Ces 8000 t produites sur 12 000 ha ne permettent pas au verger français actuel de répondre aux fortes demandes du marché.

Cependant, pour ces deux filières, le principal enjeu est de gagner en productivité. En effet, les vergers de noyers français produisent en moyenne 1.5 t/ha contre 4.5 t/ha en moyenne aux USA. De même, le manque de production des châtaigneraies françaises (en moyenne en dessous de 1 t/ha) explique en majeur partie le désintérêt pour cette culture car contrairement à d’autres filières, il ne s’agit pas de problème de coût de production ou prix d’achat du produit, puisque les cours sont historiquement très hauts et peuvent atteindre 5€/kg sur certaines catégories de fruits. Pour augmenter la production de ces vergers d’arbres à haut jet et à durée de vie importante, deux actions sont possibles :

  • à moyen terme implanter des vergers plus productifs en jouant sur les variétés, la densité et la formation des arbres
  • à court terme, gagner en productivité sur les vergers existants en optimisant la taille des arbres adultes

Résultats

Concernant la taille de formation, il semble y avoir un intérêt de poursuivre les essais opposant la technique du pincement en vert au retrait total de la branche. Cependant, il serait intéressant de les réaliser aussi sur les variétés les plus plantées actuellement, telle que Fernor et Franquette. Concernant l’essai palissage et tuteurage sur Feradam, il ne semble pas nécessaire de renouveler des essais sur le sujet. En effet, l’essai est concluant et Feradam présente des défauts, tels que la sensibilité à la maladie et une mauvaise qualité de cerneaux, qui font d’elle un choix secondaire de plantation.
Les essais sur la taille d’entretien confirment que celle-ci doit être adaptée à la variété. De plus, les différentes tailles d’entretien sont à envisager sur des temps différents. La taille de restructuration est à considérer sur le long terme : elle génère d’importants temps de travaux, et donc des coûts élevés mais ces travaux ne sont à réaliser qu’une seule fois sur la vie du verger. La taille mécanique, au contraire, se fait par cycle. On notera que, alors que pour la restructuration c’est le temps de taille qui est prépondérant, lors de la taille mécanique, c’est le temps de gestion du bois qui est prédominent.
Concernant la variété Fernor, la taille de restructuration permettrait un meilleur développement de l’arbre et le meilleur compromis entre rendement et qualité. Un suivi des résultats de la taille mécanique serait intéressant pour s’assurer de sa durabilité dans le temps. De même, sur la partie en haute densité et taille classique de la parcelle RB4 (SENuRA), les arbres voient leur rendement diminuer depuis 2013, on pourrait donc suivre la fermeture du verger. La taille d’extinction est mise en avant, cependant, elle est pratiquée au sécateur par les producteurs qui ont abandonné l’arrachage.
Par rapport à la variété Franquette, les essais démontrent des chutes de rendement importantes avec la taille mécanique. Franquette étant très vigoureuse, elle aura tendance à faire du bois plutôt que des fruits. De plus, il s’agit d’une variété à fructification terminale. Ainsi, couper beaucoup de branches réduira donc plus son rendement qu’une variété à fructification latérale. La taille mécanique n’est donc pas adaptée à cette variété. De même, un élagage sévère est à utiliser uniquement en cas extrêmes, par exemple, suite à une forte grêle.
Les essais sur les variétés Fernor et Franquette ont commencé au début des années 2000, sur des vergers plantés dans les années 90. Les plans d’actions ne sont donc pas forcément complètement pertinents concernant la restructuration car il n’y avait pas le recul nécessaire pour une mise en place idéale. Aujourd’hui, la question sur la restructuration est la suivante : est-il préférable de planter en haute densité puis de restructurer le verger ou de planter directement en basse densité ?
En effet, il est, maintenant, généralement admis que les hautes densités, telles que 7 x 3,5 m en Fernor ou 8 x 7 m en Franquette, ne sont pas tenables sur le long terme en taille classique. Les vergers se ferment et cela provoque différents aspects néfastes (chute de noix, augmentation des problèmes sanitaires, manque de lumière, bois mort…) qui résultent en une chute de rendement et de calibre. Il aurait donc été intéressant de planter directement les basses densités que l’on atteint avec la restructuration pour répondre à la question précédente. La communication de ces résultats est donc à considérer avec précaution et surtout, les résultats sont à associer aux résultats des entretiens avec les producteurs de l’action 3 du projet.
L’essai sur la taille mécanique d’un verger de Lara nous permet seulement d’affirmer qu’il vaut mieux une intervention mécanique qu’aucune intervention. L’essai totem sur la variété Lara n’est pas terminé et il serait intéressant de continuer son suivi puisqu’il présente une solution potentielle aux problèmes de blessures. Les stations devraient continuer de suivre les maladies sur leurs parcelles taillées mécaniquement et rester informées du retour des producteurs de la taille mécanique.
Enfin, concernant les vergers ayant subi une forte grêle, l’essai préconise une taille intermédiaire. L’action 3 nous donnera d’autres précisions sur la taille suite à des évènements climatiques.

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