Programmes d'expérimentation
PEPIT Ravageurs
Optimiser la lutte contre le carpocapse en verger conventionnel
Date de début : 01/01/2019
Durée : 36 mois
Objectifs du projet
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Évaluer une potentielle adaptation du ravageur aux capsules de phéromones
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Comprendre les échecs de la lutte dans certains vergers
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Déterminer la présence éventuelle d'autres ravageurs
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Définir les clefs de détermination pour optimiser la gestion de la lutte
Résumé
Le carpocapse reste un ravageur majeur en vergers de noyers et de châtaigniers.
Sa gestion via un monitoring efficace est essentielle pour développer des outils d’aide à la décision. Par ailleurs, le développement de techniques alternatives, type confusion sexuelle doit être accompagné car dans des vergers de grands volumes (noix, châtaigne), la mise en place reste un frein aux développements des méthodes efficaces.
En châtaignier, les chenilles foreuses (carpocapse, tordeuse) sont des ravageurs responsables de pertes pouvant dépasser les 50 % à la récolte. Les difficultés d’accès avec des engins motorisés d’un grand nombre de châtaigneraies oblige à trouver des techniques de lutte innovantes ne nécessitant pas de pulvérisation depuis le sol (confusion sexuelle, accès aux arbres depuis la canopée…). Par ailleurs, le cycle de la tordeuse, ravageur émergent en forte progression sur certains secteurs, est encore mal connu. Pour mettre en place des techniques de lutte efficaces, une meilleure connaissance du cycle et des périodes d’attaque sont nécessaires.
Ce projet vise à donner aux producteurs des clefs de réussite pour une gestion optimale de ces ravageurs.
Pour d’autres ravageurs émergents (Ectomyeloïs ceratoniae, Aromia bungi, Cydia fagiglandana…) leurs cycles doivent être mieux connus. Un travail de bibliographie et de suivi sur le territoire est nécessaire afin de communiquer et de sensibiliser la profession et de mettre en place des travaux de recherche sur des luttes spécifiques.
Résultats
En châtaigne
Le projet a permis d’affiner la connaissance des cycles biologiques du carpocapse et de la tordeuse du châtaignier, et de vérifier que pour l’instant à priori, il n’y a pas de deuxième cycle sur Tordeuse. Ce travail est à compléter, entre autre vis-à-vis du comportement de ces ravageurs dans le cadre du réchauffement climatique. Ce travail est aussi à compléter sur les ravageurs émergeants type Cydia fagiglandana.
Le développement d’un outil de pose de diffuseurs par drone a montré ses performances, avec des poses efficaces, ciblées et rapides.
En noyer
Les trois années du projet ont permis d’acquérir un large éventail de connaissances sur le carpocapse (Cydia pommela). La souplesse du projet a ainsi autorisé l’étude du cycle du ravageur (émergences, entrée en diapause), des méthodes de lutte par confusion, d’une nouvelle méthode de pose de diffuseur par drone, de comparer différentes méthodes de piégeage, mais aussi d’observer les causes d’échecs de lutte et de piégeage. Bien que la station dispose d’une longue expérience de terrain concernant le carpocapse, la mise en place de nouveaux protocoles et de nouvelles méthodologies a été l’occasion d’améliorer, en plus des connaissances sur le ravageur, la finesse des données et des analyses obtenues. Le travail en partenariat avec d’autres acteurs de la filière a été l’occasion de resserrer les liens en plus de partager des expériences et points de vues parfois sensiblement différents.
La complexité du projet a cependant demandé une organisation parfois complexe à obtenir et un conséquent travail d’analyse et de rédaction. Organisation évidement affectée par les décisions gouvernementales dans un contexte de crise sanitaire particulièrement exceptionnelle.
Concernant Ectomyeloïs ceratoniae, la surveillance de cette insecte en partenariat avec de nombreux acteurs de la filière a été l’occasion de détecter ce ravageur précocement. Et si jusqu’à présent les dégâts occasionnés sont discrets, sa surveillance en routine devrait permettre de ne pas être surpris le jour ou le ravageur prendra de l’ampleur.
Perspectives
En châtaigne
L’outil de pose de diffuseurs par drone ayant montré des efficacités similaires à une pose à la perche, il peut maintenant être développé de façon plus large auprès des castanéïculteurs.
Le suivi des cycles biologiques des différents ravageurs doit être complété avec une approche de leur comportement avec le réchauffement climatique et une meilleure connaissance des cycles des ravageurs émergeants (très mal connus chez nous).
La connaissance de ces cycles pourra permettre le développement de luttes biologiques ciblées sur les tordeuses et pas uniquement le carpocapse (ex : lutte par lâchers de Trichogrammes)
En noyer
La majeure partie des connaissances sur le carpocapse venant de populations issues du pommier, il reste encore de nombreux points à vérifier ou à acquérir concernant la biologie du ravageur comme les moyens de s’en prémunir. Avec la limitation des produits phytosanitaires, la filière est sans cesse en demande de nouvelles méthodes de lutte quelles qu’elles soient (monitoring, confusion, insecticide, piégeage massif). La pose par drone, promulguée par le projet, est un bon exemple d’amélioration des possibilités offertes aux producteurs puisque la jeune start-up Agri.Builders propose ses services dans les deux bassins nucicoles.